J'ai retrouvé mon article, suite d'une conversation avec un ami virtuel. Oh combien d'actualité, suite au comportement belliqueux car  pro - sioniste du Président Américain Donald Trump et ses décisions unilatérales contre la Palestine et d'autres pays !  Il a été publié par El Watan et https://www.djazairess.com/fr/elwatan/48047 

L'impérialisme dans sa phase néo-colonialiste a trouvé un nouveau mode de reproduction pour survivre, celui d'aller périodiquement casser en vingt jours les infrastructures les plus prestigieuses et vitales dans un pays du tiers-monde, détenteur d'or noir, pour donner à ses multinationales versées beaucoup plus maintenant dans le béton, les ponts et chaussées, la technologie, ainsi que l'armement et favoriser simultanément une politique d'ouverture par l'intermédiaire de dirigeants fantoches qui servent de passerelles pour une exploitation sans heurts de toutes les richesses minières nationales. 
L'Iran, tôt ou tard, sera attaqué par un prétexte fallacieux ou mensonger et plus vite encore lorsque l'assurance sera donnée par les experts internationaux qu'elle ne possède pas de produits chimiques dangereux ou d'armes prohibées. Alors que d'autres pays, non autorisés, sont en possession d'armes nucléaires, comme l'Inde, le Pakistan et Israël. J'ai déjà eu à me prononcer sur ce point épineux, ainsi que sur les raisons capitales qui vont mener inéluctablement à une guerre, programmée et délibérément montée en épingles par l'administration politico-financière des Etats-Unis et Consorts, ainsi que de son parti unique et bras armé : le Pentagone (1). Ceux qui détiennent les rênes de l'économie dans ce pays et en Angleterre sont en majorité des juifs sionistes, alors que ne parlent-ils pas d'une seule et même voie ? Les médias sont également issus de ce milieu d'où les informations distillées d'une façon partisane par des mots travestis : des bombes jetées aveuglement sur des citoyens, cela s'appelle une opération chirurgicale, une hécatombe est qualifiée de dommages collatéraux, l'agression d'un pays souverain devient une guerre préventive. Un pays est envahi et « c'est pour lui apporter la liberté », comme au temps les plus crasses de la colonisation algérienne où l'on justifiait l'invasion et la barbarie par « l'apport de la civilisation ». Maintenant, on lui trouve des aspects positifs ! C'est oublier trop vite que toute la population algérienne, hormis quelques rares privilégiés, était analphabète au moment de l'indépendance, parce que l'occupant durant 132 ans l'empêchait par tous les moyens violents d'aller à l'école. Il s'agit réellement d'un « génocide culturel ». Notre président Abdelaziz Bouteflika a lâché le mot juste, devant une réalité que l'on veut tronquer. En effet, pour ne citer qu'un exemple, il existait environ une centaine de jeux physiques traditionnels avant la colonisation et depuis, ils ont tous disparus, et ce, même du vocabulaire. Sans compter les 3 millions d'orphelins, les tribus entières assassinées, les biens personnels détournés ou accaparés, les vestiges dilapidés, l'agriculture jadis florissante en culture maraîchère et vivrière dévoyée... N'en déplaise à nos détracteurs nostalgiques, lesquels dans ce monde débridé, depuis que la Russie est neutralisée, se mettent à justifier leurs actes odieux parce qu'ils ne supportent pas que le peuple algérien indépendant ait su évoluer sans eux et malgré eux. Il y a, aujourd'hui, 90% de lettrés algériens : le rapport a été inversé, tout simplement et c'est bien la gageure ! Certes, la communication avec les étrangers, les études, les voyages, l'internet ont leur part de contribution dans cet essor car il n'y a pas meilleure école que l'échange interculturel entre les races, mais en tant qu'hommes libres et égaux. C'est depuis que le rapport de dominant-dominé s'est transformé en partenaire ou associé, que l'échange est devenu fructueux, étant désormais basé sur l'estime, le respect, la complémentarité et le choix des uns et des autres et non pas sur l'ethnocentrisme et le mépris comme ce fut jadis. En Algérie, nous savons combien la guerre contre les civils est une chose sérieuse, grave, sale et à proscrire à tout prix, parce qu'elle occasionne la mort d'innocents, des souffrances, des tragédies et ce ne sont pas les images,de la dernière guerre du Golfe où les chaînes télévisées officielles avaient préféré orienter leurs caméras sur l'espace aérien et la propulsion des bombes, présentées comme des feux d'artifice, qui nous empêcheraient d'éprouver toute l'étendue de ce désastre, imaginer la quantité d'êtres humains, pris de panique, endeuillés, mutilés, orphelins et fous de douleur, comme c'est le cas actuellement au Liban et hier en Irak... Ce nouvel ordre se structure sans état d'âme sur les cadavres de civils musulmans, dont la majorité est des enfants. Pendant ce temps, l'opinion internationale peut bien s'indigner et protester, les manifestants de marcher et de vociférer, les objecteurs de conscience d'accuser, ce trio ira jusqu'au bout de sa logique destructive, jusqu'à concrétisation de ses objectifs hégémoniques. Il ne fera pas marche arrière, au mépris de toutes les conventions sociales et il n'est pas près de céder d'un pouce, parce qu'il n'y a personne pour le contrecarrer, et ce, quelles que soient les concessions importantes qu'un pays puisse faire. Le chef d'orchestre G. W. Bush l'a exprimé sans ambages et aussi par le droit de veto qu'il émet pour continuer le massacre, et même l'ONU n'y pourra rien, car, dans ses assises, il y a un vice de forme, puisque elle perpétue le droit de veto à des pays qui se jouent des règles déontologiques, au profit de la loi du plus fort qui tient lieu de force de frappe. Le nœud du problème consiste à accorder plus de droits à des pays qu'à d'autres. Le deux poids, deux mesures, on le trouve dans l'essence même de la constitution des règles internationales. Ceux qui ont fait les lois, les ont tournées à leur avantage, en bafouant à la base l'essence démocratique. C'est au nom de quels principes qu'un pays s'arroge de tels privilèges, au point d'immobiliser toute action de paix pour une guerre sanglante et injuste ? C'est vrai que maintenant les droits de l'homme et la justice sont devenus des mots creux sans consistance sur simple supposition des prisonniers qui sont détenus sans avis et sans jugement, dans des conditions inhumaines, certains sont torturés, cela ne se passe plus seulement au Soudan mais dans le pays « dit civilisé » de l'Oncle Sam. La menace pour le monde ne se trouve pas là, ou on veut le dire à coups de déclarations interposées via les médias et d'intimidations ! Ne voit-on pas que le plus grand danger vient de ces Etats qui ne savent pas maîtriser l'armada colossale et l'armement sophistiqué qui se trouvent en leur possession. Pour preuve, ils créent tant de désordre sur la planète. Ce n'est pas d'aujourd'hui, l'éminent humaniste Noam Chomsky dénonce « le bombardement par Clinton du Soudan sans aucun prétexte crédible, détruisant la moitié de son industrie pharmaceutique et tuant une quantité de personnes inconnues, puisque les Etats-Unis ont bloqué une enquête de l'ONU et que personne ne veut la poursuivre » (2). A titre expérimental, n'a-t-il pas été déversé sur le peuple martyr irakien, de l'uranium appauvri dans l'eau... entre autres substances nocives. Selon des témoignages, plusieurs personnes auraient été contaminées et continueraient d'en subir de lourdes retombées. Il ne faut pas omettre non plus le cas des marines américains qui ont servi de cobayes à l'essai de médicaments récents, dont ils subissent les séquelles à vie et dénoncent cette dure épreuve à qui veut les entendre.
Le pot de terre contre le pot de fer
La conscience collective n'oublie jamais les traumatismes et les injustices quelles que soient les civilisations, elle comptabilise... et le tollé quasi général qui existe actuellement dans le monde, signifie que les pays victimes ont emporté une victoire politique incontestable. Si les opinions s'exprimaient à l'époque timidement, à présent elles deviennent plus virulentes par l'intelligentsia de différentes contrées, juifs ou autre parce que davantage scandalisées et excédées et qui ne partagent pas l'option belliqueuse de leurs gouvernants. On s'achemine de plus en plus vers une perception antagonique d'Etats contre nations. La même remarque vaut pour les Américains, les Anglais et les Saoudiens qui se démarquent de plus en plus de la politique officielle de leur pays, que ce soit sur le plan politique, qu'au niveau économique, par l'émergence de mouvements puissants de protestation à l'exemple des anti-mondialistes. La levée de boucliers des syndicats et les organisations humanitaires sont aussi un indice évocateur de cette nouvelle donne. On dit que les Arabes et les musulmans ne font rien, je crois qu'ils sont trop abasourdis et divisés pour le moment pour réagir. Ils encaissent sans verbaliser et c'est bien le pire. Il faut dire qu'un pays seul ne peut rien faire d'autre que du secourisme, car c'est le pot de terre contre le pot de fer. Seulement, la mobilisation est un moyen pacifique qui peut porter ses fruits. Nous avons une chance par le biais de l'internet de toucher le plus grand nombre et de faire réagir l'opinion cosmopolite de ces dérives actuelles. L'interruption de la guerre au Vietnam, nous la devons bien plus aux manifestations imposantes qui ont eu lieu au cœur même des Etats-Unis qu'à la voie diplomatique et au concours onusien. Un autre élément entre en ligne de compte dans ces cas précis pour concourir à la paix : celui de l'interjection salutaire des Arabes et des pays du tiers-monde, sous peu qu'ils veuillent comprendre leurs intérêts car ils doivent penser que, prochainement, il y aura un autre pays qui sera pris dans l'étau et mis à l'index, de la même façon que l'Irak, le Liban et l'Iran ou la Syrie. A commencer parmi ceux placés sur l'axe du mal du 35e parallèle géostratégique, dont l'Algérie et la Corée du Nord. J'ai pu le démontrer d'une façon évidente, dans mon article « Scénario pour une Busherie » (3) et que l'on peut vérifier par une carte géographique sphérique. Ariel Sharon en a d'ailleurs donné explicitement un avant-goût en ces termes : « Il faudrait s'occuper de l'Iran, une fois que le régime irakien sera renversé. Israël saluera tout plan américain et britannique pour une action militaire contre l'Irak mais l'Iran représente un danger équivalent et devrait être la prochaine cible » (4) Intentions, non moins dissimulées par W. Bush qui déclare qu'après l'Irak « c'est toute la région qui va être remodelée » et « démocratisée », sous-entendu « appauvrie et colonisée ». Il ne suffit pas de dénoncer, c'est uniquement par une désapprobation unie forte et brave et par des opérations fermes des pays pétroliers, que les pays concernés et menacés pourront fléchir cette machination, dont l'ONU par son laxisme commence à susciter des interrogations et des inquiétudes çà et là. Les doléances incessantes du défunt président palestinien Yasser Arafat, en faveur de l'envoi d'une force internationale, seule à même de limiter l'hécatombe journalière de son peuple, n'ont pas trouvé d'écho à ce jour, alors qu'il y a urgence en la demeure, puisque Israël est en train d'opérer à une épuration ethnique scénique, en toute impunité. Pourtant, le Conseil de sécurité avait montré plus de célérité pour contraindre Saddam Hussein de détruire ses Scoud, menaçant Israël. A croire que les tractations avec l'Irak n'avaient été qu'un faire-valoir à la mise en route de la machine de guerre pour limiter les pertes du côté des alliés et pour protéger Israël ? puisque, après que l'armée était réunie et prête pour l'assaut, le Pentagone avait accepté d'attendre. Attendre quoi ? Huit jours après, l'attaque américaine a quand même eu lieu, une fois que l'assurance a été faite aussitôt qu'il ne restait rien d'inquiétant en armement lourd. Pourtant, ces fameux Scoud « non réglementaires », légèrement au-dessus de la norme de 33 km, auraient pu servir quand les envahisseurs piétinaient dans le sable devant les portes de Baghdad, durant deux jours entiers. Il en va de même pour le Liban. Aujourd'hui, que font les Casques bleus, qu'attend l'ONU pour protéger les populations ? Faute de ne pouvoir arrêter la machine de guerre. Que signifie encore le vocable « paix », quand le Conseil d'in-sécurité y concède une fois que tout est rasé ? Et qu'ils ont fait ce qu'ils avaient à faire : une guerre courte, efficace, économique et rentable. Nous sommes encore en pleine duperie, sans remettre en cause pour autant la sincérité de Jacques Chirac, il l'a démontré lors de la deuxième guerre du Golfe, sa position avait forcé l'admiration. Si les pays de la région, avoisinant Israël, ne réagissent pas maintenant, ne saisissent pas la faculté d'unir leurs potentialités pour constituer un front crédible, ils n'auront plus qu'à se soumettre ou à disparaître. Ibn Khaldoun, le célèbre penseur médiéval des sociétés maghrébines, nous avait enseigné que les Etats musulmans ne se maintenaient que par le double déterminisme savamment orchestré : de cohésion sociale, dans le sens de solidarité, renforcée par la force de l'idéologie religieuse, laquelle aboutit à la puissance et au pouvoir, soit açabiya + daâwa = mulk. Il avait montré comment ils déclinaient et étaient enclins aux invasions étrangères lorsque cette trilogie commençait à se distendre, tout en se fondant sur de nombreuses tribus, telles que les Almoravides, les Kharedjites, les Almohades… Le comportement réactionnaire des monarchies du Golfe corrobore la thèse marxiste que les bourgeois s'unissent toujours entre eux. Seulement, ils ne saisissent pas bien que leur unique richesse deviendra dérisoire et précaire lorsque le pétrole sera sous l'empire américain. D'autres pays du Tiers-Monde devraient aussi se sentir concernés. Je terminerai par ce slogan célèbre « Prolétaires du monde unissez-vous ! » Pendant qu'il est encore temps.

Pr. Nadia Lallali


Références bibliographiques :
1) Nadia Lallali (Yahia-Chérif) « La Guerre du Golfe et ses Renards » paru dans le quotidien Le Jeune Indépendant du 28 décembre 1998.
2) « Scénario pour une Busherie » paru dans le quotidien indépendant, La Nouvelle république du 29 et 30 janvier 2003.
3) Noam Chomsky, Algérie Salima pour 1809 n° 471 du 18 septembre 2001.
4) Déclaration dans The Times de Londres du 5 novembre 2002.
L'auteur est sociologue
 
 

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