Durant un mois, les musulmans ont jeûné pour accomplir forcément l’un des piliers de l’Islam auquel ils ne dérogent pas, encore plus que celui de la prière et par la force des choses ont dû s’adapter aux conditions de l’environnement.

Pour notre part, nous les femmes on avait la responsabilité du repas à préparer pour la famille et ce, afin de faire plaisir à chacun de ses membres. Aussi, à 15 h.  ou 16 h., selon chacune il fallait être à la cuisine jusqu’à la rupture du Jeûne pour la plupart du temps. Mais, à ma grande surprise, j’ai remarqué que ce dévouement est apprécié par nos hommes des familles respectives et c’est pourquoi, il y avait de l’empathie par les collègues de l’administration qui nous ont libéré vers 14 h.  des surveillances programmées bien plus tard qu’ils se chargeaient d’assurer personnellement. Un grand merci à eux, car nos tâches pédagogiques n’attendent pas non plus.  Il fallait préparer les sujets, surveiller et corriger en même temps dans les délais impartis car les étudiants attendaient leurs notes avec impatiente pour se libérer et rejoindre leur foyer, tout en changeant sa casquette en tant que cuisinière.  C’est difficile d’être au four et au moulin, mais ce n’était pas insurmontable !  

Non, on n’a pas eu le temps de sentir les privations car il n’a pas fait assez chaud pour souffrir de soif, mais les longues journées et la rupture tardive du jeûne ne permettaient pas de se réveiller pour prendre le petit café avant l’aube et c’est le manque de sommeil, surtout de la gent féminine active  qui a marqué ce mois, où on était tenu de se rendre au travail avant 9 heures pour rejoindre le fourneau aussitôt après, qui a marqué surtout ce mois sacré de Ramadan. La totale, était en outre la préparation simultanée des gâteaux de l’ Aïd.  Bien sûr il est facile et possible de les acheter, mais les gâteaux préparés à la maison font parties de la fête car ensuite c’est un chassé - croisé de savoir – faire entre les voisins et la famille pour faire plaisir le jour de l’Aïd et présenter avec fierté ses propres gâteaux, lesquels n’ont pas d’égale.  

Voilà, c’est le deuxième jour et la fraternité est toujours au rendez-vous, où on termine les visites chez les plus âgés, les malades ou ceux qui ont perdu récemment un proche. Les messages sur le Facebook se limitent aux amis car les échanges physiques et les dons se font entre famille pour ressouder les liens.    Il est terminé et certains déjà pensent aux journées de résistance, tels que les 6 jours supplémentaires, qui équivalent dans les bonnes actions à un jeûne de toute l’année, mais nous avons encore tout un mois pour les accomplir et comme ce n’est pas une obligation : qui vivra verra !

Pr. Nadia Lallali

Alger, le 16/06/2018 - 10 h. 

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